Horaires atypiques : comment prévenir les risques sur la santé ?

Particulièrement répandu dans certains secteurs, le travail en horaires atypiques présente des risques pour la santé des travailleurs. Certaines obligations légales incombent à l’employeur dans le cadre de la prévention des risques professionnels.

Horaires atypiques : comment prévenir les risques sur la santé ?

À quoi correspond concrètement le travail en horaires atypiques ? Quelles sont les conséquences possibles sur la santé des travailleurs ? Quelles sont les solutions pour limiter l’impact des horaires atypiques sur la santé des travailleurs ? Comment un logiciel RH peut-il aider à bien gérer les horaires atypiques ? Pour répondre à toutes ces questions, faisons le point avec Guillaume Lapierre, Directeur projets SIRH chez SIGMA-RH.

Qu’est-ce que le travail en horaires atypiques ?

Horaires atypiques : définition

L’expression « horaires atypiques » recouvre les différents aménagements de travail qui sortent du schéma « standard » (travail sur 5 jours du lundi au vendredi, horaires en journée, 2 jours de repos successifs le samedi et le dimanche). Le travail en horaires atypiques désigne le fait de travailler (en partie ou en totalité) selon différentes configurations :

  • Le soir,
  • La nuit (entre 21 heures et 6 heures du matin),
  • Le samedi, le dimanche, les jours fériés,
  • Avec des horaires de travail irréguliers ou cycliques en fonction des semaines (3x8, 2x12),
  • Avec des horaires coupés.
  • En équipes successives alternantes (travail posté),
  • Etc.

Qui est concerné par le travail en horaires atypiques ?

Certains secteurs sont particulièrement concernés par le travail en horaires atypiques. Citons l’hébergement et la restauration, le commerce, les transports et l’entreposage, l’agriculture, l’administration publique, l’industrie, la santé ou encore le secteur de la sécurité, etc. D’après une étude de la Dares publiée en octobre 2022 sur le sujet des horaires atypiques, en 2021, en France, 45 % des salariés ont travaillé au moins une fois en horaires atypiques (sur une période de 4 semaines). Et les salariés exerçant en horaires atypiques ont des durées de travail plus longues (nombre d’heures et nombre de jours travaillés dans l’année plus importants, journée de travail plus longue) que ceux travaillant uniquement en « horaires standards ».

L’enquête « Emploi, chômage, revenus du travail » (édition 2023) publiée par l’INSEE donne des précisions sur les modalités d’organisation du travail en horaires atypiques. 37 % des salariés français ont travaillé au moins une fois le samedi en 2022 au cours des quatre semaines précédant l’enquête. Le travail le samedi est la modalité d’organisation du travail en horaires atypiques la plus fréquente, devant le travail le soir (de 20 heures à minuit), les horaires variables d’une semaine sur l’autre, le travail le dimanche et le travail de nuit.

Horaires décalés : quels sont les risques pour la santé ?

L’impact des horaires atypiques sur la santé mentale

Du point de vue de la santé mentale, les horaires atypiques peuvent provoquer de l’anxiété et des troubles de l’humeur. « C’est ce qu’indiquent les analyses de risques effectuées par nos clients », note Guillaume Lapierre, Directeur des services professionnels chez SIGMA-RH, avant de poursuivre : « Le travail en horaires atypiques présente également des risques psychologiques car il crée du décalage entre le rythme de vie du travailleur et celui de son entourage. »

L’impact des horaires atypiques sur la santé physique

Le travail en horaires atypiques entraîne une désynchronisation de l’horloge interne et perturbe les rythmes biologiques, en particulier le sommeil. Les risques d’accident augmentent, qu’il s’agisse des accidents sur le lieu de travail ou durant le trajet.

Et les risques liés au travail en horaires atypiques ne s’arrêtent pas là. Le travail de nuit est le type d’horaires atypiques le plus susceptible d’altérer la santé des travailleurs. Il a été qualifié comme étant probablement cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), avec un risque accru de cancer du sein, de cancer de la prostate et de cancer colorectal. Les problèmes cardio-vasculaires et les troubles métaboliques et digestifs sont également cités comme conséquences possibles sur la santé des travailleurs exerçant en horaires atypiques.

Planification Intelligente Collaborative (PIC) de SIGMA-RH transforme la création d'horaires. Avec son automatisation avancée, il intègre des algorithmes sophistiqués pour aligner les préférences des employés avec les objectifs de l'entreprise. Le tout, en parfaite adéquation avec les normes de travail. La PIC redéfinit la gestion des RH et la planification des effectifs.

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Quelles sont les solutions pour diminuer l’impact des horaires atypiques ?

Mettre en place des mesures d’aménagement du travail

Afin de réduire les risques liés au travail en horaires atypiques, les employeurs peuvent mettre en place des moyens de prévention et des mesures d’adaptation des postes de travail. En voici quelques exemples.

  • Augmenter le nombre de jours de congés.
  • Mettre en place des périodes de repos plus longues que les périodes de travail (exemple : 3 jours de travail / 4 jours de congés).
  • Faciliter les échanges d’horaires entre salariés grâce à la planification automatisée des horaires.
  • Diversifier les tâches et couper les cycles de travail afin de rompre la monotonie qui peut s’installer sur de longs horaires.
  • Jouer sur l’horloge biologique des travailleurs de nuit en les exposant à une lumière vert/bleu de faible intensité afin de les aider à se sentir davantage éveillés. En complément, bloquer la lumière sur le trajet du retour grâce à des lunettes spéciales.
  • Autoriser les courtes siestes sur le lieu de travail.

Mesurer et réduire l’exposition aux facteurs de risques, une spécificité du Code du travail français

L’intégration dans la loi de l’obligation d’évaluation des risques professionnels s’est faite très récemment au Canada. L’exposition aux risques professionnels n’ouvre pas de nouveaux droits aux salariés. La France présente en revanche des particularités en la matière. Le Code du travail (articles L4121-1 à L4121-5) précise les obligations de l’employeur en matière de sécurité et de protection de la santé mentale et physique des travailleurs. Les entreprises ont l’obligation de prévenir la pénibilité au travail et de suivre l’exposition de leurs salariés à certains facteurs de risques professionnels tels que le travail de nuit, le travail en équipes successives alternantes ou le travail répétitif (article L4161-1 du Code du travail). Les salariés dépassant les seuils d’exposition légaux cumulent des points au sein de leur Compte Personnel de Prévention (C2P).

« Alors qu’au Canada, l’employé est très peu associé à la démarche d’évaluation des risques, le salarié français en est véritablement acteur. Il a accès à de nombreuses informations », observe Guillaume Lapierre.

Concrètement, le Code du travail français impose différentes obligations aux employeurs :

  • Identifier les risques professionnels, notamment ceux régis par le Compte Personnel de Prévention.
  • Calculer et suivre les temps et les seuils d’exposition des salariés aux facteurs de pénibilité (suivi annuel). Les horaires atypiques en font partie.
  • Déclarer les salariés exposés aux facteurs de pénibilité au-delà des seuils en transmettant les informations au Compte Personnel de Prévention.

L’utilisation d’un logiciel RH apporte de la cohérence à la démarche d’évaluation des risques et crée une documentation commune, avec des données accessibles à tous.

En savoir plus sur la suite SST SIGMA-RH

Simplifier le suivi des horaires atypiques et l’exposition aux facteurs de risques avec un SIRH

L’évaluation des risques professionnels et le calcul des temps d’exposition aux facteurs de pénibilité constituent des démarches au long cours et qui peuvent sembler complexes. L’utilisation d’une suite Santé et Sécurité au Travail (SST) centralise tout ce travail et permet de :

  • Calculer automatiquement le nombre d’heures travaillées en horaires atypiques grâce au module de gestion des temps, simplifier le calcul des temps d’exposition de chaque salarié aux facteurs de pénibilité, suivre les dépassements de seuils d’exposition.
  • Suivre l’exposition des collaborateurs aux risques pénibles. Une fonction utile aux managers, aux gestionnaires RH et aux salariés eux-mêmes puisqu’ils accèdent aux données les concernant (à quels risques suis-je exposé, quels sont les seuils, etc.).
  • Faciliter l’évaluation des risques professionnels en s’adaptant au contexte du client et en s’appuyant sur une expertise côté client.
  • Faciliter l’envoi des informations vers le Compte Personnel de Prévention (nombre d’heures travaillées, volume horaire d’exposition aux seuils, etc.).

Spécialiste en solutions RH, SIGMA-RH propose des modules permettant d’identifier l’ensemble des risques professionnels, d’assurer le suivi des seuils d’exposition et de simplifier le calcul des temps d’exposition des salariés aux facteurs de pénibilité.

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